Médicaments pour maigrir : remboursés par la sécurité sociale ?


Emma Delaunay
Journaliste spécialisée minceur

Dernière mise à jour : 17 Octobre 2023

Si vous êtes en quête de perte de poids, il est possible que vous ayez commencé à chercher des solutions alternatives, comme des médicaments ou compléments alimentaires pour maigrir. Mais ces derniers sont la plupart du temps couteux !

Alors peut-on se faire prescrire des médicaments destinés à maigrir et remboursés par l'assurance maladie ?

Surpoids ou obésité ?

La 1ère chose importante à considérer est la distinction entre surpoids et obésité. Ces termes sont en effet souvent employés de manière interchangeable, alors qu'ils renvoient à deux réalités distinctes.

Le surpoids, c'est lorsque le poids d'une personne dépasse la norme recommandée pour sa taille. On le détermine généralement en utilisant l'Indice de Masse Corporelle (IMC).

L'obésité, elle, est un cran au-dessus. C'est une accumulation excessive de graisse qui peut nuire à la santé. Une personne est considérée comme obèse si son IMC est égal ou supérieur à 30.

Les traitements et la prise en charge médicale diffèrent selon la situation :

  • Surpoids : la meilleure chose à faire est de revoir votre alimentation pour manger plus sainement, et augmenter en parallèle votre activité physique. Si vous avez besoin de vous faire accompagner, vous devriez vous tourner vers un nutritionniste pour la partie alimentation, et/ou un coach sportif pour la partie liée à l'exercice physique.
  • Obésité : si votre état est avancé, vous pouvez - en plus des éléments déjà cités - aller voir votre médecin traitant qui pourra évaluer si vous avez besoin d'un traitement plus poussé.

Quels sont les traitements contre l'obésité ?


Il existe actuellement 3 traitements médicamenteux ayant fait ressortir des résultats positifs lors des études menées jusque-là :

1. ORLISTAT

L'Orlistat est un médicament reconnu pour son action contre les lipases de notre système digestif : il a la capacité de limiter l'absorption des graisses par notre intestin (vous éliminerez dans vos selles près de 30% des graisses que vous ingérez).

Attention, si on se laisse aller à consommer une alimentation riche en graisses, on risque de faire face à des selles particulièrement huileuses et même à des pertes grasses inattendues. C'est une manière pour le corps de nous rappeler de ne pas trop abuser des aliments gras, ce qui pourrait indirectement motiver les gens à adopter de meilleures habitudes alimentaires.

Ce médicament est destiné aux personnes obèses, mais aussi à celles un peu en surpoids (IMC d'au moins 28) qui présentent d'autres complications de santé, comme le diabète ou un taux élevé de cholestérol.

En 2011, une mise en garde a été publiée concernant des risques, bien que rares, de troubles hépatiques liés à l'Orlistat. Si jamais vous ressentez des douleurs abdominales, une perte d'appétit inhabituelle, des nausées, des douleurs musculaires, une fatigue intense ou une jaunisse, il est temps de mettre fin au traitement et de consulter un médecin.

2. LIRAGLUTIDE

Le Liraglutide, commercialisé sous le nom de SAXENDA, est à l'origine un médicament qui servait dans la prise en charge du diabète de type 2. Il a des propriétés qui favorisent la production d'insuline, modèrent la vidange de l'estomac et diminuent la sécrétion de glucagon.

Pour ce qui est de l'obésité, les recherches sont encore en cours, mais il semble influencer certaines zones du cerveau responsables de la régulation de l'appétit, nous faisant moins ressentir la faim.

Ce médicament est recommandé pour les personnes aux IMC dépassant les 30, mais aussi pour celles ayant un surpoids (avec un IMC au-delà de 28) et souffrant d'autres complications comme le diabète, l'hypertension, ou encore les dyslipidémies.

Le Liraglutide se présente en stylos préremplis, prêts à injecter. Il s'agit d'une injection sous-cutanée quotidienne, idéalement au même moment de la journée.

Effets secondaires courants : souvent digestifs, ils englobent des nausées, des vomissements, de la diarrhée, voire de la constipation. Risque associé de pancréatite avec ce traitement.

3. Sémaglutide

Commercialisé sous les noms Ozempic et Wegovy, le premier lutte contre le diabète de type 2 alors que le second est l'un des médicaments les plus prometteurs pour favoriser la perte de poids. Tous deux appartiennent à la classe des agonistes du GLP-1, imitant donc l'action de cette hormone déjà présente dans notre corps.

Son action amaigrissante réside dans sa capacité à ralentir la vidange de l'estomac, faisant ainsi sentir aux gens qu'ils sont rassasiés plus rapidement : il réduit la sensation de faim. Dans diverses études, on note une perte de poids bien supérieure chez les personnes sous sémaglutide comparativement à un placebo.

Comme tous les médicaments de ce type, il peut exister des effets secondaires comme des maux de tête, nausées, vomissements, diarrhée, constipation ou encore douleurs abdominales.

Aucun médicament ne fait le travail tout seul : il est essentiel de le combiner à une alimentation équilibrée et à une routine d'exercices physiques. L'idée, c'est d'inciter le patient à adopter un mode de vie plus sain pour que les bénéfices en termes de perte de poids perdurent bien après l'arrêt du traitement.

Ces médicaments sont-ils remboursés par la sécu ?

Non, aucun de ces médicaments n'est remboursé dans le cadre du traitement de l'obésité.

Remarque : liraglutide et sémaglutide sont remboursés uniquement dans le cadre d'une prescription liée au traitement du diabète. L'assurance maladie rappelle l'obligation pour les médecins et pharmaciens de contrôler les prescriptions pour éviter les fraudes liées à l'utilisation de ces médicaments dans le traitement du surpoids.

Source : https://www.assurance-maladie.ameli.fr/presse/2023-03-01-cp-ansm-cnam-semaglutide

Un espoir ?

Dans un article publié sur son site en Décembre 2022, la Haute Autorité de Santé a donné un avis favorable au sémaglutide (sous la marque Wegovy®) pour le remboursement en tant que traitement de l'obésité.

Cette approbation s'adresse aux adultes avec un IMC supérieur ou égal à 35 kg/m2, âgés de 65 ans ou moins, et qui n'ont pas obtenu les résultats escomptés avec un régime et une activité physique appropriés.

Article écrit par :

Emma a perdu 20kg en un peu plus d'un an après avoir été en surpoids depuis l'adolescence. Elle s'est mise au sport, et est en cours de formation diététique pour devenir coach nutritionniste à distance.

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